15 km en raquettes, ça use, ça use… les doigts de pieds !
15 km en raquettes, ça use, ça use… les doigts de pieds !

15 km en raquettes, ça use, ça use… les doigts de pieds !

Pointe de Méan Martin & Pointe de la Sana / Mercredi 27 & Jeudi 28 mars 2019

A défaut d’avoir appris le ski de rando, les raquettes à neige sont un bon dérivatif même si les descentes s’avèrent longues et terribles pour les pieds ! Pas grave, nous avions la foi ! La météo de cette semaine là étant au beau fixe, nous avons sauté sur l’occasion et pris la direction de Val d’Isère pour aller coucher le soir-même au refuge du Fond des Fours. (https://isn.page.link/XHqx). Il est constitué de 3 petits chalets à 2530m d’altitude que nous avons rejoints après avoir avalé un premier dénivelé d’environ 700m et alors que le froid devenait de plus en plus mordant.

Refuge du Fond des Fours

C’est toujours un grand bonheur l’arrivée dans un refuge tandis que les éléments ne sont pas hospitaliers à l’extérieur. Deux tablées d’anglais devant des verres à bière prenaient l’apéro, pendant que la gardienne et ses 2 enfants en bas âge saluaient notre arrivée. Au milieu de cet espace riquiqui mais chaleureux trônait l’indispensable poêle en fonte antédiluvien toujours très fonctionnel ! Après un repas « lasagnesque » relevé, nous avons rejoint le second chalet, non chauffé, pour nous enfouir sous plusieurs couches de couvertures et débuter une nuit salvatrice. Mais au préalable, nous avons patiné jusqu’aux toilettes extérieures, difficiles d’accès (Christophe s’en souvient qui s’est retrouvé sur les fesses) mais propres et spacieuses. Le lendemain, nous voilà en route vers notre premier objectif, la pointe de Méan Martin, après un très long cheminement dans un univers tout blanc. La gardienne nous avait prévenus : « au moins la longueur de 3 stades de foot ! ».

3 stades de foot !

Avec Olivier, nous avons pris le chemin du sommet au plus court, à savoir une pente terminale inadaptée pour les skieurs de randos car un brin pentue, mais parfaite pour des crampons. De là-haut, un bel observatoire sur les géants de la Vanoise nous attendait. Des skieurs nous ont rejoints, qui ont ensuite dévalé la pente en quelques poignées de secondes. Nous sommes redescendus tranquillement et avons grignoté avant de poursuivre en direction de notre prochain « home sweet home », le refuge de la Femma au cœur du massif magnifique, son voile blanc immaculé porteur d’un silence reposant. Durant le parcours, nous avons eu droit à un peu de mixte (neige et rocher) en désescalade, un terrain que j’affectionne tout particulièrement en montagne.

Sommet de Méan Martin

La descente fut longue avant de laisser place à un cheminement interminable dans une large vallée qui nous fit entrevoir le refuge posé presque tout contre une muraille rocheuse la protégeant d’éventuelles coulées de neige. Les bosses, cassures et replats du terrain nous obligèrent auparavant à nous enfoncer dans un vallon étriqué après une descente banzai où nous avons dû balancer nos raquettes pour y accéder à pieds. Une rivière devait certainement couler sous l’épaisseur de la neige. Nous avons progressé précautionneusement pour finalement trouver par où nous échapper.

En route vers le refuge de la Femma

Suite à cette sortie logique au demeurant, nous débouchâmes de nouveau sur le plateau. Après avoir franchi la porte du refuge – celui-ci tout confort ! -, nous sommes tombés nez à nez avec Aurélien, auparavant gardien à Adèle Planchard dans les Écrins. Nous l’avions connu là-bas et avions gravi le plan incliné de Roche-Méane tous les 3. Il avait officié en tête à l’époque et en avait profité pour poser des points avec sa perceuse de poche, et revoir les relais de cette belle voie. Quelle surprise de le retrouver ici dans un environnement si différent. Ce n’était qu’à moitié voulu… Suite à un accident de parapente, il avait dû revoir à la baisse ses projets montagne. Le voilà maintenant à la tête du refuge de la Femma, toujours aussi discret et efficace. On lui souhaite un prompt rétablissement.

Nous sommes partis les premiers le lendemain matin, étant donné que nous devions tout d’abord accéder à la pointe de la Sana depuis le col des Barmes de l’Ours, puis effectuer un très long retour jusqu’à Val d’Isère sur un bout de glacier tout d’abord, un faux plat interminable ensuite, et de petites gorges magnifiques pour terminer. J’avais repéré sur la carte un raidillon sous le col. Il était bien là ! Pas bien méchant d’autant que des zigzag laissés par des skieurs de randonnées nous ont facilité les choses.

Vers le col des Barmes de l’Ours

Il suffisait juste de parvenir à insérer nos larges raquettes dans les traces étroites des skis et faire attention à son équilibre pour le franchir sans encombre. L’arrivée au col permet d’avoir une vue dégagée sur la Sana, même si sa pointe demeure cachée. Olivier et moi avons commencé à remonter cette vaste étendue neigeuse pour gravir ses quelques 360m de dénivelé. Le promontoire à 3436m d’altitude est un somptueux belvédère sur les sommets de la Vanoise, le Mont Blanc et quelques autres géants des Alpes. Sa face nord – un à-pic assez vertigineux – forme un contraste saisissant avec la face sud convexe que nous venions de gravir.

Au col, nous avons discuté avec un couple qui nous a assuré que le retour vers Val d’Isère se déroulait sans problème excepté que… c’était long, très long. Nous l’avons bien compris en nous lançant dans l’aventure finale, tout d’abord sur le glacier des Barmes, puis en poursuivant le long du col de la Sana. Nous avancions sans que l’altitude ne baisse significativement. En voyant des skieurs nous dépasser, nous pensions que nous aurions bien échangé nos places !

Les gorges

L’intérêt des raquettes au moins est de pouvoir prendre le temps de profiter de la vue. Et quelle vue ! Cette large vallée finit par se rétrécir pour aboutir à une descente assez prononcée qui a fait souffrir nos pieds. Suite à quoi nous nous sommes enfoncés dans de superbes gorges, formant contreforts entre le rocher des Lauses et la roche des Fours. En passant non loin du Manchet, nous sûmes que la boucle était bouclée. Claudiquant à moitié, nous avons retiré les raquettes et avons profité d’un festin à l’ombre d’un rocher, avant de reprendre la route pour Paris, non sans nous arrêter au préalable histoire de faire le plein de Beaufort et Reblochons !

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