À la toute pointe de la Galise
À la toute pointe de la Galise

À la toute pointe de la Galise

8 juillet 2016 / Pointe de la Galise, arête Sud (intégrale)

« Bon, je vous mets dans le dortoir la Galise, comme ça si vous ne faites pas la pointe demain, au moins vous aurez fait le dortoir ! ». C’est par ces bons mots qu’Olivier et moi-même avons été accueillis par Laurent, le très sympathique gardien du refuge du Prariond (www.prariond.fr), à une heure de marche d’un vaste parking proche de Val d’Isère, dans le parc national de la Vanoise.

Le refuge est idéalement situé dans un ancien cirque glaciaire d’où émergent deux principaux sommets, la pointe de la Galise ainsi que la grande aiguille Rousse, et qui marquent la frontière avec l’Italie. Avant d’y arriver, il faut emprunter un chemin qui s’élève doucement au-dessus de gorges profondes et potentiellement mortelles durant l’hiver. Ce soir du 8 juillet se trouvaient là deux copines alpinistes en partance pour la voie normale de la pointe de la Galise, ainsi que deux docteurs accompagnés de leur guide, en prévision de l’ascension de la grande aiguille Rousse le lendemain matin.

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Après un excellent dîner (une blanquette mijotée selon la recette de la grand-mère de Pierre Perret d’après Laurent) préparé de main de maître par l’hôte des lieux et son bras droit, un Népalais venu travailler une partie de l’année en France avant de retourner effectuer des treks dans son pays natal, nous voici allongés pour une courte nuit, le réveil ayant lieu à 4h30. Sauf que nous avons failli rater la course (http://goo.gl/XYPJlR) à cause d’un mauvais réglage de l’horloge du téléphone qui ne se déclencha donc pas… Fort heureusement, une petite sonnette dans ma tête me réveilla 7 minutes plus-tard !

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Il faisait déjà jour lorsque nous avons commencé à progresser vers le début de la voie en rochers délités, sans savoir encore si nous emprunterions la cheminée conduisant à l’arête et qui constitue la voie normale, ou nous dirigerions plutôt vers le col de la Galise pour l’attaquer à son extrémité, et donc réaliser l’intégrale.

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Nous avions encore en tête les propos du gardien expliquant que quelques temps auparavant, un guide s’était engagé dans la cheminée puis s’était « fait peur » et avait finalement rebroussé chemin. En approchant cette dernière, nous avons vite compris qu’il valait effectivement mieux y renoncer, au vu des blocs de toutes tailles tenant on ne sait trop comment, et prêts à se déverser sur nos têtes au moindre faux pas !

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Nous avons rapidement atteint le col de la Galise en évoluant sur l’ancien glacier du même nom, hélas aujourd’hui totalement évaporé. Nous avons bénéficié d’une vue imprenable sur le lago Serrù, puis avons commencé à grimper vers le faîte de l’arête sans vraiment pouvoir nous assurer, à cause de rochers pourris où rien ne tient vraiment. Ce fut la partie la plus malaisée de l’escalade. Une fois l’arête atteinte, comme nous le disait le gardien du refuge, nous nous sommes retrouvés sur « du terrain à bouquetins ». Autrement dit, une escalade facile en mauvais rocher où il est quasiment impossible de poser sangles et friends.

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L’arête est belle, aérienne et diversifiée, comprenant plusieurs gendarmes et ressauts. Nous avons donc progressé uniquement à corde tendue, ce qui nous a permis d’avancer rapidement, jusqu’à l’antécime. C’est à cet endroit que nous avons rejoint le haut du glacier de Bassagne pour atteindre un peu plus-tard en rando « neige-cailloux » le sommet de la pointe de la Galise. Nous avons croisé les deux copines alpinistes qui avaient opté elles pour la voie normale en remontant ce superbe glacier peu incliné et totalement bouché.

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Après un petit moment de détente au sommet, nous sommes redescendus en galopant sur cette immense étendue neigeuse et avons croisé des chasseurs alpins. Plus bas, le glacier vient mourir dans un  goulot d’étranglement, passage délicat où il y a lieu d’être attentif. De retour au refuge sur les coups de midi, Laurent, en nous voyant arriver, nous a raconté que des jeunes gars qui passaient du septième degré en escalade en salle, avaient mis la journée pour réaliser cette même course, par le simple fait qu’ils voulaient absolument poser des protections à chaque avancée, chose totalement impossible. « C’est bien, vous avez tenu l’horaire ! » Les médecins, eux, n’avaient pas réapparu, ce qui le soucia quelque peu.

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Après une énorme omelette (lard, pommes de terre, miam) prise sur la terrasse, nous somme redescendus rassasiés, contents tout de même de cette course facile, qu’on envisageait plutôt à 70 ans qu’à 50 !!!

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