6 juillet 2016 / Petite Ciamarella
Deux ans après notre insuccès à la Petite Ciamarella (https://goo.gl/MA3L6x) pour cause de mauvais regel, nous voici à nouveau au refuge des Evettes en Haute-Maurienne, surplombant le cirque majestueux portant le même nom. Nous sommes en juillet et cela change tout : le refuge est gardé et la neige a disparu. De plus, il fait beau ! Rien de tel pour augurer d’une belle course le lendemain matin.
Nous ne serons pas seuls puisque deux Catalanes, dont l’une donne un coup de main au gardien des Evettes, seront également de la partie. L’ambiance décontractée des lieux ajoutée à une perspective d’approche aisée et à un cheminement semblant facile jusqu’au sommet de la voie normale (http://goo.gl/oHdySp) nous rendent sereins. Le réveil est fixé à 3 heures afin de bénéficier d’un bon regel. Après un petit déjeuner classique avalé une fois de plus on ne sait trop comment, nous partons quelques temps après les Catalanes dont les frontales sont parfois visibles au loin.
Nous empruntons un chemin surplombant le cirque et qui a le mérite d’éviter l’énorme tourbière où nous aurions peut-être fini les pieds dans l’eau. Nous rattrapons finalement les filles au bas des langues neigeuses et tout ce petit monde enfile les crampons. Vu le regel effectivement excellent, elles ont finalement pris le parti de gravir la Petite Ciamarella par la voie de gauche (http://goo.gl/FsqxDS), plus ardue et se terminant par une progression sur arêtes. Notre ascension commune débute par un raidillon permettant d’accéder à la base du glacier qui a énormément reculé ces dernières années. Elles partent ensuite à gauche et nous à droite. Du bas du glacier, on s’aperçoit que la montée sera facile, les séracs peu menaçants et les crevasses bien visibles.
Reste que notre forme n’est pas vraiment au rendez-vous… j’ai mal au bide. Serait-ce dû à ce qu’on nous a servi la veille au soir ? Des tranches de porc baignant dans un coulis chaud de myrtilles ? Toujours est-il qu’après une halte bienfaitrice (sic), cela va beaucoup mieux et nous progressons ensuite rapidement sur des pentes d’environ 40°, on a vu pire ! Le soleil n’est pas loin et le paysage se dégage peu à peu laissant entrevoir un panorama exceptionnel.
On le savait du reste : le sommet de la Petite Ciamarella est un belvédère majestueux à 360°, Mont Blanc compris bien sûr. Certes, nous n’y sommes pas encore mais arrivons facilement au col avant d’entamer l’ultime grimpette sur du mauvais rocher crampons aux pieds. Un pas nous attend : il faut se positionner à califourchon sur un bloc, le vide à nos pieds, avant d’atteindre le faîte. Olivier s’y engage et m’assure du haut. Ce sera l’inverse au retour.
Nous nous attendions à rencontrer les Catalanes mais nulle trace d’elles. La ligne d’arêtes est désespérément vide, aucun habit fluo ni aucune voix ne trahit leur présence. Ont-elles abandonnées ? Toujours est-il que nous restons là un bon moment à profiter de la vue et à se restaurer avant de rebrousser chemin. Ce n’est qu’une fois de retour au col que nous les apercevrons au sommet.Nous sommes déjà loin et retrouvons la base du glacier après une descente attentive, car pas question de glisser dans ces pentes.
Une fois le raide raidillon redescendu, la fin des difficultés a enfin sonné. Nous traversons le cirque en suivant d’improbables cairns et sentiers jusqu’à la fameuse tourbière. L’endroit et véritablement magique, sauvage à souhait et les animaux sont ici les rois. Nous croiserons d’ailleurs un lagopède (https://goo.gl/3zSUWx) pas vraiment effarouché à notre approche.
Inutile de remonter jusqu’au refuge, nous n’avons plus rien à y faire. Direction le parking avec déjà en tête un second sommet le lendemain. Oui, mais lequel ? La traversée du Mont Pourri sera remise à une autre fois. Nous allions en définitive nous diriger vers le refuge du Prariond pour découvrir au plus près cette vaste étendue façonnée par les glacier ainsi qu’une des stars du coin : la pointe de la Galise.