Breithorn : mon premier 4000
Breithorn : mon premier 4000

Breithorn : mon premier 4000

12 Juillet 2005 / Breithorn

Jusqu’en 2005, la haute montagne et l’alpinisme, j’en avais entendu parler comme tout le monde. Cela restait pour moi un univers inaccessible, dangereux, froid et réservé à quelques passionnés. Alors, lorsqu’on m’a proposé une sortie au Breithorn (http://www.camptocamp.org/summits/129086/fr/breithorn-central) depuis le club où nous séjournions à Cervinia, j’ai dit pourquoi pas sans trop savoir à quoi m’attendre. J’y allais un peu les mains dans les poches. Rendez-vous est donc pris le lendemain matin au départ du club, qui prête le matériel pour l’occasion. Nous embarquons dans la première benne de l’impressionnant téléphérique TPH Laghi cime blanche grimpant à 3358 mètres. Un lieu d’où il est possible de pratiquer du ski d’été sur glacier. J’avais pris un bon petit déjeuner ce matin-là, me doutant bien qu’il nous faudrait de l’énergie pour parvenir à plus de 4000 mètres d’altitude. Un élément qui s’avérera crucial et dont mon ami Christian aura sous-estimé l’importance. Nous rejoignons notre guide italien et embarquons dans le téléphérique sous la promesse d’une belle journée. Nous sommes quatre à participer à cette aventure. Outre Christian, une autre personne qui, je ne sais pour quelle raison, nous glisse qu’arrivés sur l’étroite crête sommitale, si l’un de nous fait un faux pas et bascule dans le vide d’un côté, le reste de la cordée devra vite sauter de l’autre côté pour établir une sorte de balancier. Encourageant ! Il ajoutera une phrase qui restera gravée en moi : « Le soleil n’est pas mon ami ». Il est vrai qu’à haute altitude, ne pas négliger une protection solaire est primordial.

Nous commençons donc par remonter le long des pistes juste au-dessus de l’arrivée du téléphérique puis faisons ensuite halte pour fixer nos crampons, la pente au-delà pouvant atteindre jusqu’à 45° d’inclinaison. La montée s’avère rapidement monotone, chacun s’appliquant à marcher dans les pas du précédent tandis que d’autres cordées nous suivent. Nous évoluons dans un désert de neige sans parler ni même regarder le paysage. Une halte est programmée histoire de grignoter quelques barres. Un chocard (et non chouca) à bec jaune nous rend visite, visiblement tenté par notre pause déjeuner, et habitué des multiples cordées.

Puis nous reprenons notre longue montée. L’altitude commence à se faire ressentir et nous progressons plus lentement, un pas après l’autre, sous un soleil bienvenu et de plus en plus puissant. Il nous faudra plusieurs heures pour parvenir au sommet à 4164 mètres après une dernière progression effectivement aérienne sur l’étroite crête sommitale enneigée et qui n’est pas pour me déplaire.

Pas mécontent d’arriver au sommet du Breithorn en bonne condition et sans nullement souffrir de l’altitude, nous en profitons pour admirer le Cervin et son profil caractéristique. Christian lui, ne va pas bien. L’absence de petit-déjeuner allié à l’altitude le rendent nauséeux et abattu. Il vaut mieux redescendre après une séance de photos histoire d’immortaliser cette ascension. La descente est légère, aérienne même, notre guide italien, voulant aller plus vite, nous enjoignant à descendre sur… les fesses ! Christian n’est toujours pas au mieux de sa forme. Il en bave énormément et, rentré au club, il disparaîtra dans sa chambre durant de longues heures.

Quant à moi, je n’ai qu’une envie, rééditer l’expérience sur une autre montagne, chose qui ne manque pas dans les environs. Manque d’ambition et d’opportunité sans doute, il faudra attendre 5 années pour que cela se réalise, grâce à Olivier, croisé un beau jour à mon club d’escalade et avec qui je pratique l’alpinisme depuis lors.

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