Sache-Pourri… kezako ?
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Sache-Pourri… kezako ?

23 juin 2018 / Traversée Dôme de la Sache – Mont Pourri

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L’envolée vers le mont Pourri.

Encore une course que nous souhaitions réaliser depuis plusieurs années, cette traversée Dôme de la Sache – Mont Pourri, au cœur du massif de la Vanoise. Nous étions bien montés jusqu’au dôme en juin 2015 mais les conditions météo (pas mal de vent et de nuages) et forme (on s’était couché trop tard !) n’étant pas réunies, nous avions préféré renoncer (acte parfois salutaire en alpinisme…) plutôt que d’entamer cette longue envolée neigeuse puis rocheuse jusqu’au sommet du Mont Pourri (https://goo.gl/aD47Nf).

DSCN52002018 fut notre année « alpinistique » ! Arête Sud du Pic du Glacier Blanc, Petite face nord de la Grande Casse, Pointe de la Réchasse, ainsi qu’une partie de la traversée de la Meije, tout nous a réussi ou presque. Ce fut une fois de plus le cas ce 23 juin. Nous avions retenu la leçon de 2015 si bien que nous nous étions couchés tôt et même piqué un somme dans l’après-midi. Le merveilleux petit refuge de Turia (https://goo.gl/UGoq9H) était en pleine effervescence car il venait tout juste d’ouvrir pour la saison estivale. Claire, la gardienne, bataillait avec des cartons de toutes tailles pour tenter de caser nourriture et boissons héliportées la veille dans les quelques espaces de rangement disponibles. Il faut dire qu’il n’est pas bien grand ce refuge, une vingtaine de couchages environ, mais quel charme !

OLYMPUS DIGITAL CAMERANous avons mis le réveil à 4h et avons débuté l’aventure une heure plus-tard puis pris pied sur le glacier après une marche d’approche assez courte. Claire nous avait dit que des chasseurs alpins avaient effectué ce même trajet peu de temps auparavant en poussant jusqu’au dôme, avant qu’une partie ne continue en direction du Mont Pourri. Nous n’avons pas tardé à apercevoir leurs traces, véritable boulevard qu’il nous suffisait de suivre ! Une autre cordée arrivée tardivement au refuge avait également prévue d’aller jusqu’au dôme puis redescendre par un autre itinéraire.

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La montée au dôme de la Sache est de toute beauté. Rien n’a changé depuis 2015. Les séracs, grottes et murailles de glace impressionnent toujours, tandis que les cordées semblent évoluer sur une planète tout de blanc vêtue. On a un peu traîné certes, mais devant tant de beauté, impossible de foncer tête baissée ! Arrivés en vue du sommet, nous l’avons délaissé, préférant bifurquer vers le début de l’arête dans le but de gagner un temps précieux. La seconde cordée a fini par nous rattraper avant d’aller « farnienter » quelques temps au sommet du dôme.

DSCN5198La suite de la course est un enchaînement d’arêtes de neige composées de passages plus ou moins délicats sur environ 2 km. Il faut demeurer attentif sans toutefois ne rien rater du spectacle incroyable des lieux. Alors que le sommet du mont Pourri semblait loin et inaccessible, nous nous en approchions pourtant un peu plus à chaque pas en suivant les quelques traces laissées par les chasseurs alpins. Après la neige vint le rocher qui ne tarda pas à se relever, se transformer en arête parfois effilée jusqu’à l’attaque proprement dite. L’envolée vers le sommet n’est pas bien compliquée et toujours très belle, sorte de randonnée sur du rocher somme toute honnête.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAEn arrivant sur la cime, je ne comprenais toujours pas où se trouvait la descente. L’arête très effilée se prolongeait plein nord au-delà du sommet en direction du mont Turia, tout en devenant aérienne et délicate. Fort heureusement, le retour est moins vertigineux puisqu’une langue de neige nous attendait côté ouest, pour nous mener jusqu’au glacier du Geay. Les nuages sont sont alors mis de la partie tout en compliquant la tâche d’Olivier qui avait du mal à se repérer. Nous devions effectuer une savante courbe vers le nord de manière à rejoindre le passage du Grand Col. Nous étions alors dans un no man’s land immense, « Into the Wild » si l’on peut dire !

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La fin de l’arête en neige avant de poursuivre sur le rocher.

Cette dernière partie de la course n’est pas à sous-estimer de par sa longueur et ses quelques difficultés notoires à commencer par l’accès au Grand Col. Il s’effectue en remontant un couloir en neige allant en s’évasant dans sa partie terminale. De part et d’autre, de la caillasse dont les traces marronnasses sur la neige signifiaient que des éboulements devaient se produire de temps à autre. Mieux valait ne pas traîner dans cet endroit hors du temps !

OLYMPUS DIGITAL CAMERADes câbles bienvenus permettent ensuite de rejoindre le col à proprement dit. D’ici, l’on peut basculer vers l’ouest pour rejoindre les pistes des Arcs. Direction opposée nous concernant pour attaquer plus loin le dernier écueil du retour, un second couloir où rien ne tient, de la moraine en décomposition prête à partir à la moindre sollicitation. En parallèle se trouvait bien une langue neigeuse mais, ne sachant pas précisément où elle aboutissait, nous avons préféré passer par ce couloir repéré la veille grâce aux jumelles de Claire depuis le refuge.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAElle nous a d’ailleurs observés tandis que nous redescendions cette ultime difficulté menant à un vaste replat d’où nous avions une vue imprenable sur la partie terminale du glacier. Pas joli à voir ! Sorte d’envers du décor, il montre bien que le réchauffement poursuit sa marche inexorable année après année. Empressons-nous de faire des courses de neige avant qu’il ne soit trop tard !

Nous étions enfin sortis des difficultés mais la route était encore longue ! Nous avons fini par arriver à Turia vers 17h, soit environ 12h après notre départ. Claire nous a concoctés une succulente omelette qui devait nous tenir éveillés durant toute la longue remontée sur Paris, course d’une autre ampleur mais sans difficulté majeure !

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