L’envers du décor
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L’envers du décor

Vallon de la Mariande / 2 octobre 2021

Il est un chemin de randonnée qui s’élève en rive gauche du Vénéon non loin de Saint-Christophe en Oisans, flirte avec la cascade de la Froide Pisse avant de se poursuivre en direction du refuge de l’Alpe du Pin. C’est celui-là même que nous avons foulé dans le but avéré d’effectuer un aller-retour dans le vallon de la Mariande, tout en goûtant au paysage exceptionnel de ce versant situé au cœur des Ecrins. D’ailleurs, la barre du même nom émerge peu à peu dans le paysage au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude, de même que la Tête des Fétoules, son imposant glacier et sa très esthétique arête ouest. Nous n’avons croisé aucun randonneur. Il faut dire qu’à cette époque, le refuge est fermé pour travaux et ne reçoit personne.

La barre des Ecrins en visée !

C’est ce que nous avons constaté après avoir bravé l’interdiction de nous y rendre, une clôture barrant le passage tandis qu’un panneau mettait en garde : les chiens patous étaient susceptibles de garder des moutons un peu plus haut. Ne voyant ni n’entendant aucun animal, nous avons enjambé la clôture et avons continué prudemment. Il faut savoir que les chiens des Pyrénées gardiens de troupeaux ont été dressés spécialement pour faire fuir tout intrus. Si l’un d’eux barre le chemin, gardez votre sang froid et stoppez votre progression car il fera tout pour vous éloigner des moutons. Revenez en arrière et tentez de les contourner à bonne distance. Nous avons eu de la chance ce jour là puisque nous n’avons croisé aucun animal à quatre pattes. Le refuge se refaisait une beauté automnale, tandis que deux randonneurs étaient attablés à l’extérieur et profitaient du beau soleil de la journée devant un pique-nique alléchant. Nous ne nous sommes pas attardés et avons continué le chemin qui, après avoir pris 500 m de dénivelé, filait désormais plein sud sur du faux plat en direction du vallon de la Mariande. Les endroits traversés sont sauvages et idylliques, puis le vert laisse peu à peu la place au minéral alors que nous progressons vers le fond de cette ancienne haute vallée glaciaire. Nous nous sommes enfoncés d’un peu moins de 2 km pour découvrir la face nord de l’aiguille des Arias culminant à 3400 m d’altitude. A sa droite, la pointe du Grand Vallon.

Le spectacle est peu élégant et l’envie d’aller tâter du glacier pas du tout présent. Les glaciers de ces deux montagnes adjacentes sont en train de décéder à petit feu. J’imaginais qu’ils devaient se rejoindre voilà quelques années. J’ai voulu en savoir plus et ai compulsé les cartes IGN des années 50.

Carte des années 50.

Non seulement ils étaient joints mais la couche glaciaire s’étendait vers le bas du vallon. Aujourd’hui, celle-ci a fait place à du rocher patiné et à un petit lac, seul résidu de l’empreinte glaciaire d’autrefois. Nous avons fait demi-tour puis sommes redescendus dans la vallée en empruntant un agréable chemin en sous-bois traversant la forêt de Mariande. Cette belle boucle est à conseiller tout l’été, avec arrêt obligé au refuge de l’Alpe du Pin pour goûter les produits locaux et de saison… sans chiens patous !

La face nord de l’aiguille des Arias à gauche et la pointe du Grand Vallon de face en octobre 2021.

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