Gandolière: l’affaire est pliée !
Gandolière: l’affaire est pliée !

Gandolière: l’affaire est pliée !

Aiguille de la Gandolière par le pilier Candau / 16 juillet 2023

Il s’appelait Narcisse, Narcisse Candau. Il était guide de haute montagne, besogneux et communiquant peu avec ses congénères. Mais il connaissait les Écrins comme sa poche. C’est lui qui en 1967, en compagnie d’un certain P. Brient, a parcouru pour la première fois cette très belle ligne de la Gandolière, un pilier qui s’élève en rive droite du torrent des Étançons, à environ 1 heure du refuge du Chatelleret. Le pilier est bien visible depuis cette haute vallée, et c’est ce qui a sans doute convaincu Narcisse Candau d’aller y faire un tour. Narcisse, homme secret et pourtant révélé dans un livre des éditions Guérin, rédigé par son fils Olaf. C’est lui qui lui a tiré les vers du nez lors d’un voyage en Suède pour aller pêcher le brochet. Il en a résulté un bel hommage à un père pas vraiment comme les autres. Narcisse Candau a écumé les Écrins et laissé son nom à au moins deux piliers incontournables pour qui souhaite s’élever sur le rocher de l’Oisans : le Candau à la Gandolière, et le Candau au Râteau. Deux escalades exceptionnelles dans des cadres grandioses et accessibles à celles et ceux qui maîtrisent le 5ème degré.

Le pilier de la Gandolière était l’un de nos objectifs à Olivier et moi-même depuis plusieurs années. Mais à cause d’une longueur peu protégeable, nous envisagions de faire appel à un guide de haute montagne. Et donc nous repoussions l’objectif tous les ans. Jusqu’à cette année 2023 où nous avions envisagé 2 escapades majestueuses avec guide, l’arête N de Coste Rouge à l’Ailefroide d’une part, et le Grépon Mer de Glace d’autre part. Nous n’avons finalement gravi ni l’une ni l’autre, la première parce que nous ne nous sentions pas en si grande forme pour une sacrée bavante, la seconde à cause d’une météo orageuse pile poil sur le créneau réservé avec notre guide. Résultat, nous avons décidé de baisser d’un cran la difficulté de la course en choisissant le pilier Candau à la Gandolière, en compagnie de Yann Romaneix, guide de haute montagne.

Départ de relais

Bien nous en a pris. D’abord parce que le refuge du Chatelleret est judicieusement positionné, à environ une heure de marche de l’attaque de la voie, ensuite parce que la Gandolière n’est que pur plaisir de grimpeur sans grosse difficulté… y compris la descente astucieuse voire… plaisante ! Le début de l’aventure nécessite la traversée d’un névé en crampons qui permet d’atteindre le pied de la première longueur. Celle-ci nous déporte vers la gauche afin de contourner les difficultés du bas du pilier. Les longueurs suivantes nous font passer des surplombs et gravir des dalles, avant de rejoindre le fil de ce même pilier grâce à un cheminement ingénieux depuis une vire descendante. Le tout dans un environnement haut en couleur où la vallée du Vénéon se déploie à mesure que nous prenons de la hauteur.

Les descentes de pierriers… on adore !

L’ascension se poursuit toujours aussi jolie. Olivier et moi étant sur deux brins de corde, l’on peut même discuter tout en grimpant… Que demander de plus ! Puis le pilier se couche et l’escalade se termine sur une vaste terrasse où nous faisons un break bien mérité. Nous avons ensuite le choix de poursuivre jusqu’au sommet de la Gandolière ou attaquer directement la descente. Nous votons pour la seconde solution, étant donné que le rocher menant au sommet est assez pourri, que cela ajoute 300 m de dénivelé, et que, surtout, la descente de ce côté est longue et fastidieuse avec de nombreux rappels à la clé. Alors que celle de la face Sud ne revêt pas de difficulté majeure hormis quelques désescalades, gradins herbeux, pentes d’éboulis, couloir raide, pierrier, dalles, ravines… On a vu pire !

Après une traversée du Grand Bec par son arête ouest jusqu’à la pointe du Vallonnet le 10 juillet dernier qui nous avait paru longue et fatigante, cette arête fut tout le contraire. A l’orée de mes 60 ans (Olivier est bien plus âgé !!!), c’est ce type de virée que j’envisage par la suite, avec quelques incontournables pas encore foulés : le pic Coolidge, les Agneaux, l’arête Forbes au Chardonnet, la traversée de Sialouze, etc. Reste à se maintenir en forme !

Repos mérité aussi pour Yann sur fond de reine Meije !

Un commentaire

  1. Thierry Bouchard

    Un petit bonjour à Olivier que j’ai connu il y a 30 ans par l’intermédiaire d’Alex. Ravi de voir que la passion de la montagne l’anime toujours. Quelle belle ascension que ce pilier Candau et ses sections bien athlétiques qui demandent de la détermination ! Bravo à vous…!

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