27 septembre 2014 / cime du Vallon
La cime du Vallon (http://goo.gl/oupy5l) est un agréable belvédère duquel une bonne partie des plus grands sommets du massif des Ecrins se dévoilent. Nous avions convenus avec Olivier de nous y rendre le lendemain de notre aventure à l’Olan. Bien moins engagée que la voie Escarra, elle ne se laisse pourtant pas si facilement approcher en été et à l’automne, puisque, sans neige, les 4/5ème du parcours s’effectuent sur un tas de cailloux.
Des gros, des petits, des moyens, le tout saupoudré d’un peu d’escalade. Bref, la montée à la cime du Vallon n’est pas très intéressante, si ce n’est évidemment le cadre ainsi que le cheminement le long de la grande muraille de la Rouye. Ce même parcours doit être autrement plus plaisant au printemps, lorsque la neige prend ses aises depuis le refuge de l’Olan. Avec un bon regel nocturne, un départ matinal et un ciel tout bleu, ce doit être un régal. Nous voilà donc partis sans nous presser vers 9 h 00 du matin, car nous savions que la journée serait belle et l’ascension facile. La caillasse donc, ne nous a pas quittés depuis le départ jusqu’aux névés terminaux. En route, nous avons dépassé nos deux tourtereaux (lire notre escapade à la voie Escarra : http://goo.gl/k04zwl) qui avaient quitté le refuge deux heures auparavant et qui progressaient à l’allure de l’escargot confis. Arrivés au premier névé, nous nous sommes précipités sur nos crampons pour enfin profiter d’une belle pente de neige, d’ailleurs assez prononcée par endroits. A l’approche de l’arête terminale, il fallut les retirer, la caillasse réapparaissant, pour nous hisser jusqu’au sommet après un court passage aérien en face nord.
Ce fut la première fois que je restais aussi longtemps au sommet d’une montagne, soit environ une heure. Nous avons dégusté cet endroit magique et sans un souffle de vent, baigné d’un soleil radieux, sans un bruit et duquel les trois pointes de l’Olan s’élançaient majestueusement vers les cieux. Nous guettions de temps à autre l’arrivée des tourtereaux sur le névé tout en bas. Enfin, ils finirent par apparaître, l’homme seul visiblement se lançant à l’attaque de la pente de neige. Peu de temps après, il avait effectué un déjà beau parcours, bien visible à mi-pente. Quelques minutes plus-tard, plus aucune trace de lui… Olivier et moi-même avons scruté dans toutes les directions en échafaudant des hypothèses plus ou moins morbides : il a fait demi-tour, il a glissé, est tombé et à dévalé la pente, il a fait un infarctus ! Bref, en lorgnant à droite, à gauche, nous avons fini par l’apercevoir à l’aplomb du sommet. L’homme avait tracé au plus court en tentant d’éviter la longue remontée, le problème étant que l’escalade était trop escarpée de l’endroit où il se situait.
Il a donc longé le haut du névé pour finir par mettre pied sur le rocher à peu près au même endroit que nous précédemment. Nous qui pendant ce temps avions plié bagage pour aller à sa rencontre. Et là, stupéfaction, ce n’était pas le tourtereau mais un jeune gars peu causant que nous avons croisés. Il déboulait d’une seule traite de La Chapelle en Valgaudemar, après avoir gravi environ 2300 m d’un coup ! Ce n’est en fait que bien plus-tard, à la descente du névé que nous avons fini par les croiser à nouveau, très en retard sur l’horaire. Heureusement pour eux qu’il était prévu que le beau temps tienne ! La femme nous a demandé si nous coucherions au refuge le soir, certainement pour se rassurer au cas où nous ne les voyions pas redescendre. Dans ce cas, nous pourrions donner l’alerte. Cela ne s’est pas produit puisque nous sommes retournés d’une traite au village, après une courte halte au refuge pour remplir les gourdes et refaire les sacs.
Lors de la descente, nous avons croisé des alpinistes et leur avons dit que deux personnes redescendraient tardivement de la cime du Vallon et qu’il valait mieux s’assurer qu’elles réapparaissent bien. Nous sûmes deux jours après, en repassant devant le parking et en ne voyant pas leur voiture, que tout s’était bien passé pour eux… à moins qu’ils ne soient jamais réapparus et qu’en plus leur 4X4 leur ait été volé !