Et Puy, et Puy, et Puy
Et Puy, et Puy, et Puy

Et Puy, et Puy, et Puy

7 avril 2014 / Puy de Piquet, Puy Chavaroche, Puy Mary

Voilà 20 ans que je n’avais plus foulé les crêtes du Cantal ! Cette rando d’une trop courte journée au cœur d’un massif volcanique sauvage d’une beauté non écorchée par l’homme, nous l’avions envisagée de longue date avec Olivier, afin de nous préparer à notre « Mt-Blanc » toujours prévu en juin prochain. Cette fois-ci, nous emmenions un troisième larron, Christophe, le frère aîné d’Olivier. Cette sortie « Grangesque » fut une presque totale réussite ! Presque en effet car, après un départ en milieu de journée par la route, nous arrivions à Mandailles à l’heure du dîner, affamés que nous étions. Hélas, le repas fut bien maigre et en définitive frugal, chez notre hôte Guiguite…

IMAG0192A tel point qu’à 2 heures du matin, nous nous réveillions de concert, frais et dispo et sans dyspepsie aucune, déjà prêts à entamer au pas de charge la montée au premier Puy à la frontale. Mais il était beaucoup trop tôt pour lever l’ancre et qui plus est, nous avions besoin d’engranger des calories. Nous avons donc fini par nous rendormir à contre-cœur, jusqu’à l’heure du ptit déj relativement copieux, lui. Puis notre départ pour le puy de Piquet s’effectua vers 9 h sous un ciel bleu légèrement voilé. Le chemin, bien balisé, nous a vite fait croiser nos premiers névés. Nous avions pris la précaution d’emporter piolets et crampons, Guiguite ne sachant pas très bien quelle quantité de neige il demeurerait en cette saison sur les crêtes. Le chemin, continuant en sous-bois et ayant tendance à piquer du nez, nous avons décidé de le quitter pour attaquer la pente plus ou moins en direct, et ainsi parvenir assez rapidement à découvert, à l’attaque de la première crête menant à la cime.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAChouette cheminement que cette douce arête que je gravis rapidement pour me retrouver bon premier au sommet du puy. Si Olivier n’avait pas eu un souci à régler en urgence au téléphone ce jour-là, je ne pense pas que j’y serai arrivé en tête ! De là-haut, une vue imprenable sur la vallée de Mandailles et vers le Sud nous attendait. Et déjà la suite se profilait sous nos yeux : une longue redescente avant l’attaque du puy Chavaroche, puis redescente à nouveau avant de nous diriger vers puy Mary et sa merveilleuse arête Sud-Est. Après une première halte, nous avons repris le chemin vers Chavaroche et l’avons approché la plupart du temps dans une neige molle de printemps, sans toutefois trop nous enfoncer. Fort heureusement d’ailleurs étant donné que nous avions laissé les raquettes dans le coffre de la voiture. Nous n’avons pas tardé à rejoindre son sommet culminant à 1739 m d’altitude.

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Voilà une sorte de long terre-plein rectangulaire affublé d’un « homme de pierre », menhir façonné au fil du temps, les randonneurs y déposant un bout de roche supplémentaire afin d’immortaliser leur passage en ces lieux. Nous avons été récompensés par un beau point de vue du haut duquel nous apercevions la chaîne du Sancy, encore bien enneigée en cette période de l’année. Après une pause Pom’Pote et Eat Natural (merci Christophe !), nous avons pris la direction de la star de ces lieux : puy Mary. Mais avant d’y poser les pieds, nous devions impérativement passer sous la Chapeloune, autre sommet situé au-dessus du col de Redondet, mais dont les pentes enneigées s’avéraient peu engageantes. Et voilà qu’un randonneur à ski parvient au col au moment même où nous l’atteignons, un gars du coin qui nous suggère de l’escalader, ou du moins le contourner au plus-près afin d’éviter de nous engager dans la pente. Je suis de près Olivier et bien vite nous nous apercevons que la neige s’en est allée pour laisser place à un vague chemin un peu aérien mais qui, finalement, constituera la meilleure option de passer l’obstacle formé par cette Chapeloune rocheuse.

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Nouvelle descente pour nous retrouver sur la route du Puy menant au Pas de Peyrol, petit col où s’arrêtent les touristes pour gravir les 200 m de dénivelé menant au sommet, grâce à une série de marches bienvenues. En cette saison, point de touriste puisque la route est fermée et recouverte d’un bon mètre de neige. Seule sa partie extérieure laisse apparaître le bitume. Une chance pour nous qui l’empruntons aussitôt, cela nous permettant d’avancer dans de bien meilleures conditions que sur la neige ! Nous bifurquons ensuite vers l’Est puis nous nous arrêtons non loin de l’arête Sud-Est pour reprendre quelques forces. Cette arête sera l’un des clous de notre rando. Aérienne, rocheuse, toujours esthétique, la gravir est un plaisir non dissimulé. Deux passages requièrent de la prudence, le vide s’invitant de chaque côté. Ce passage me pousse à rêver à de prochaines ascensions sur du beau rocher en haute montagne. Ce sera pour septembre !

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Nous rejoignons rapidement les dernières marches et voici déjà le sommet et sa table d’orientation ainsi que sa vue imprenable à des dizaines de kilomètres à la ronde. Puis le vent s’invite à la fête tandis que nous reprenons notre progression en direction de la brèche de Roland. La pente assez brutale dans du mauvais rocher requiert de la prudence. Dans quel état va être la brèche ? Allons-nous continuer en direction du puy de Peyre Arse ou bien tenter la descente ? Autant de questions que nous nous posons alors qu’au loin, trois randonneurs à ski la dévalent, cette brèche, en direction du Nord. Puis, d’un coup, la voilà qui surgit. Véritable trouée au beau milieu de la crête, elle nécessite quelques pas de désescalade.

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Plusieurs mètres de neige la recouvre, si bien qu’il serait aisé de la traverser. Ce sera pour une autre fois. L’heure tournant et le fait de devoir remonter sur Paris le soir même nous incite à mettre ici un terme à notre chevauchée. Mais nous reviendrons ! Pour attaquer ces belles crêtes en sens inverse du puy Griou au puy de Peyre Arse jusqu’au puy Mary et au-delà. Olivier s’engage en tâtant le terrain. Après une courte descente sur rocher, il prend facilement pied sur la neige directement en contrebas de la brèche.

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Christophe et moi le suivons précautionneusement puis tout trois redescendons facilement cette belle montagne jusqu’à la route déserte et enneigée. Elle nous mène à un parking où nous stoppons histoire d’avaler à nouveau quelques barres et Pom’Pote. Le retour est enchanteur puisque, grâce à un chemin assez mal balisé, nous plongeons au cœur de la vallée de la Jordanne dans une forêt demeurée assez sauvage, jusqu’à la rivière à fort débit. Puis, peu à peu la pente se fait plus douce et la forêt laisse place à une campagne ponctuée de petits hameaux. Nous nous arrêtons à Liadouze. C’est à cet endroit que, bravant sa peur, Olivier saisit un bâton au nez et à la barbe de deux chiens férocement enragés pour le lancer au loin et se débarrasser de ces créatures des enfers !

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Le retour à Mandailles s’effectuera ensuite rapidement et notre boucle sera finalement bouclée de main de maître. Dernière halte chez Guiguite pour la rassurer au sujet des hauteurs de neige sur les crêtes puis retour sans encombres vers Paris. Voilà donc notre première sortie 2014 brillamment orchestrée. La suite se dessine déjà dans un environnement tout autre : la petite Ciamarella certainement (http://goo.gl/EyRPGX), un sommet alpin sur la frontière italienne à plus de 3500 m d’altitude…

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