Le Ruitor… on adore !!!
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Les Oeillasses – Voie d’escalade Emprin / But à la tête du Ruitor / 27 au 29 juin 2023

Les Oeillasses bien visibles en arrière-plan

Ce printemps, nous avons couru après les périodes de beau temps afin de monter en altitude dans le but de nous habituer à tutoyer les cimes sans effort ! Nous avions en effet prévu deux courses avec guide, l’une pour gravir l’aiguille du Grépon à Chamonix, la seconde pour nous lancer dans l’ascension de l’arête de Coste Rouge à l’Ailefroide. Dans l’attente, nous voici partis au-dessus de Ste-Foy Tarentaise pour atteindre le parking Pierre Giret qui marquait notre départ vers le refuge du Ruitor aux environs de 2000 m d’altitude. De ce camp de base, nous souhaitions atteindre le sommet de la Becca du Lac à 3400 m ou bien la Tête du Ruitor située un peu plus loin en Italie à 3486 m d’altitude. La première journée fut néanmoins consacrée à faire de l’escalade sur le proéminent et double rocher incontournable du coin nommé les Oeillasses.

La 2ème longueur

La voie Emprin en est la voie historique. Elle permet de gravir la petite Oeillasse avant de se poursuivre sur la grande après un rappel dans une brèche. Cette ascension entièrement équipée est tout bonnement magnifique avec un degré de difficulté ne dépassant pas le 5. Ses longueurs sont très variées, la seconde, plein gaz, nous imposant d’escalader le fil de l’arête avec le vide de chaque côté. Puis vient comme l’on dit le crux de la voie, un surplomb bien protégé qu’il s’agit de passer un peu physiquement ! La suite est de toute beauté jusqu’à l’accès à la dite brèche et à son rappel de 25 m environ. S’en suit une superbe longueur en dalle fine pour remonter le long de la grande Oeillasse avant de poursuivre en corde tendue jusqu’au sommet. La vue de celui-ci est plongeante sur le lac du Petit, et au loin, sur l’un des monstres de la Vanoise qu’on a gravi en traversée il y a quelques années, le Mont Pourri. La descente de ce belvédère s’effectue par un grand rappel (ou deux plus courts) qui nous fait atterrir dans un couloir d’éboulis en face nord. Olivier se lance puis le temps passe… Jusqu’à ce qu’il me crie « on a un problème !! ». Oups, quel problème ?

Lors de sa descente, le rappel était allé se coincer dans la rimaye de l’énorme névé qui subsistait à la base du couloir. Olivier a dû descendre entre le celui-ci et la paroi, exercice délicat, pour finir par la décoincer non sans effort, tout en recevant un paquet de neige sur la figure provenant de l’extrémité du néné qui s’est effondré à son passage. Je l’ai finalement rejoint à mon tour bien plus confortablement en prenant pied sur le dos du néné puis le traverser. Petite péripétie pas bien compliquée même si Olivier a bien galéré ! Le retour s’est effectué sans encombre dans des pentes d’herbe à travers un panorama de haute montagne extraordinaire.

La vue était belle et méritait une crotte !

Le lendemain devait donc être consacré à de la rando glaciaire, soit tout de même 1400 m de dénivelé environ jusqu’à la tête du Ruitor. Nous avions mis le réveil à 3h30 du matin, à la fois pour avoir de bonnes conditions de neige et pour éviter la flotte qui était annoncée à la mi-journée. Et à propos de flotte, c’est en partie à cause d’elle que nous avons rebroussé chemin. En effet, il a tellement plu dans ce coin des Alpes au printemps que les torrents débordaient et que de nouvelles voies d’eau avaient vu le jour.

La terrasse du refuge du Ruitor

Alors que le cheminement semblait simplissime jusqu’au début de la moraine, nous avons été infoutus de traverser un cours secondaire de la rivière principale que nous longions en rive droite. Nous avons fini par faire demi-tour à la lueur de nos frontales pour nous engager sur un accès secondaire contournant la pointe de Piagnes et de l’Invernet pour déboucher au col du Grand à 3057 m d’altitude. Hélas, ce détour non prévu associé au fait que j’avais mal et peu dormi ont compliqué la progression. Je n’arrivais pas à trouver un rythme et Olivier n’était pas en grande forme non plus. De plus, le petit jour s’accompagnait de quelques nuages commençant déjà à masquer les sommets. Nous avons donc décidé de faire demi-tour vers 2600m pour nous retrouver au refuge sur les coups de 8h. Après un café apprécié, nous avons plié bagage et sommes rentrés plus tôt sur Paris. C’est ça l’alpinisme, il faut savoir douter, s’adapter, et parfois renoncer !

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