Mont Gioberney – arête Sud / 18 juillet 2019

Olivier m’a beaucoup parlé du sommet de cette montagne qui culmine à 3352 m et depuis lequel les géants de l’Oisans se découvrent. Certainement l’un des plus beaux balcons des environs pour admirer les monstres que sont les Ailefroides, les Bans et un peu plus loin la barre des Écrins et la reine Meije. Cela dit, la course par l’arête Sud (la voie normale) ne présente aucune difficulté et est classée F (facile). Tout de même une belle ascension pour les apprentis alpinistes qui devront tout d’abord repérer le bon itinéraire lors du premier tiers de la virée, puis chausser les crampons pour remonter le glacier du Gioberney jusqu’au col étroit, et finir par mettre la main au rocher pour parvenir au sommet. Bref, une course d’initiation complète qui plus est dans un cadre grandiose.
Je l’ai finalement entreprise avec Yann Romaneix, guide de montagne alors que nous étions au refuge de la Pilatte pour initier ma fille à la marche sur glacier. Celle-ci étant fatiguée de sa première journée, elle a décliné l’invitation du lever à 3h du matin, on se demande d’ailleurs bien pourquoi ! Un départ de bonne heure car le refuge était envahi par de sympathiques ados de l’UCPA venus justement dans l’optique de conquérir ce même sommet le lendemain. Nous les avons donc largement devancés et nous nous sommes rapidement élevés au-dessus du refuge dans des gradins faciles à la frontale. La remontée jusqu’au glacier n’est effectivement pas bien complexe. Quant au glacier proprement dit, il n’est guère très long et semble inoffensif. Attention tout de même aux crevasses cachées, un alpiniste sénior parti seul (chose à ne pas faire…) y ayant laissé sa vie l’an dernier. « On l’a retrouvé droit comme un i dans la crevasse », racontait un guide la veille. L’arrivée au col est une première récompense. Peu large, il offre une vue spectaculaire sur la haute vallée de la Séveraisse, le Vaccivier, les Rouies. Nous y avons laissé notre matos pour entamer la dernière partie de la course, une rando dans le 3 (cotation où l’on s’aide des mains pour progresser) sur un tas de cailloux plus ou moins sain.
Ce jour-là, point de grand beau et nous n’avons donc pas eu droit au lever de soleil sur les géants de l’Oisans. La terrasse est tout de même un endroit exceptionnel à l’ombre des Bans. A n’en pas douter une vue remarquable et centrale du parc des Écrins. Cette petite virée fut bouclée en environ 4h30, ce qui nous permis de petit-déjeuner une seconde fois sur les coups de 8h00 du matin ! Cet horaire au pas de charge nous laissa ensuite tout le temps de redescendre les près de 900m de dénivelé de la sublime vallée du Vénéon, jusqu’à la Bérarde et repartir à Paris dans la foulée.