Retour au Mont Caroux
Retour au Mont Caroux

Retour au Mont Caroux

29, 30 avril, 1er mai 2021 / Tête de Braque, Aiguille Déplasse, Pilier du Bosc arête Sud

Ah le Caroux ! Ces montagnes nichées au cœur du parc naturel régional du Haut-Languedoc sont un véritable paradis. Les gorges d’Héric y font figure d’écrin, la rivière qui s’y déverse dans des vasques naturelles depuis les hauteurs du plateau sont propres à la baignade l’été et à la méditation en toute saison. La nature y est sauvage. En redescendant au crépuscule depuis le village d’Héric après avoir parcouru l’aiguille Déplasse, nous avons croisé des mouflons, des crapauds, serpents et autres chauves-souris, venant profiter de ces heures entre chiens et loups pour se nourrir et copuler !

L’aiguille Déplasse (https://bit.ly/3wlrnYT) restait à gravir. Nous n’avions pas eu le temps de nous y rendre en 2016 et c’est donc logiquement que nous avons mis le cap sur elle cette année. Nous n’avons pas été déçus ! L’approche seule est déjà une randonnée sportive où il faut mettre un peu la main au rocher. Et comme le départ de la voie de son arête sud-ouest est situé très haut, le chemin qui y mène est long et paumatoire. Qui plus est dans une nature abrupte, sorte de petite Corse le maquis en moins. Arrivé à la base de l’aiguille des Charbonniers, autre très belle envolée, nous avons dû remonter le ravin du même nom en empruntant des dalles et en tirant sur des chaînes pour nous hisser.

La ligne épurée de l’aiguille Déplasse, véritable envolée vers le ciel, tout au fond au centre.

Puis retour dans la forêt pour finir par trouver le départ, à savoir un long dièdre menant au bas de l’arête. Arête qui est très pure vue d’en bas, véritable tremplin élancé vers le firmament. Cela est moins vrai lorsqu’on a le nez dessus, et ce même si le rocher est excellent et la difficulté constante et soutenue dans le 3/3+. Evidemment, dans ce terrain d’aventure, impossible de compter sur l’équipement en place : la cordée doit poser elle-même friends et sangles au long de l’ascension et effectuer des relais sur les quelques arbres qui poussent ça et là. La Déplasse vaut le déplacement à coup sûr. La sortie impose un rappel avant de finir en beauté sur sa copine d’à côté, l’aiguille Godefroy depuis le sommet de laquelle nous avons vu vrombir deux Mirages effectuant un rase-motte au-dessus des gorges d’Héric. Le retour de cette journée, débutée par l’ascension de la Tête de Braque, se termine par une grande boucle. Il faut en effet redescendre du plateau en visant le village de Douch avant de traverser le hameau d’Héric puis plonger dans les gorges.

Ce même matin, nous avions donc été nous chauffer sur la très élégante Tête de Braque (https://bit.ly/3oE0aOt) par son arête nord-est que nous avions déjà gravie en 2016. Cette-fois, je me suis un peu essayé en tête moi qui revendique mon éternel statut de second ! L’ascension est à la fois ludique, variée et très belle à travers ses 6 longueurs changeantes.

Dans la dalle de la Tête de Braque.

La quatrième longueur est assurément la plus jolie. Il s’agit d’une dalle qu’il s’agit de remonter en suivant une fissure, le sommet se dévoilant au-dessus. Je ne m’y serai pas engagé en tête d’autant qu’il n’y a que 2 pitons sur toute la longueur, mais y ai pris un vilain plaisir en second !

La dernière journée fut consacrée à gravir le Pilier du Bosc (https://bit.ly/3bo7ZCz) par son arête Sud. Excepté qu’on a bien failli ne jamais y arriver ! L’accès n’est pas marqué si bien que nous nous sommes trompés de gorge après nous être garés à Colombières-sur-Orb. Il a fallu se frayer un chemin dans la végétation touffue pour parvenir finalement à récupérer le tracé marqué ça et là de petits triangles orange agrafés aux arbres. Le pilier se laisse désirer et ne s’entrevoit qu’une fois bien engagé sur les hauteurs du ruisseau de Madale. Il s’impose dès le premier regard, les contreforts de l’arête Sud étant bien visibles et annonciateurs d’une superbe ascension. Nous sommes finalement parvenus à l’attaque de la voie après avoir traversé le ruisseau qui est plus exactement une rivière, au beau milieu d’une nature sauvage.

La sortie du grand gendarme du Pilier du Bosc.

Lorsque nous sommes parvenus à l’attaque, le second d’une cordée s’apprêtait à remonter le dièdre inaugural un peu humide par endroits et débouchant on ne sait où ! Olivier s’est facilement lancé sans trop de difficulté puis a disparu non sans s’être assuré sur les 2 points en place. Puis ce fut mon tour. Motivé par la curiosité de découvrir ce qui se cachait au-delà et entendant Olivier me dire que c’était superbe, je n’ai pas mis trop de temps à le rejoindre à la base d’un grand mur où il avait effectué un relai sur une chouette terrasse. La cordée qui nous précédait n’était pas bien loin et nous les entendions hurler pour communiquer. Nous avons passé ce mur par sa variante de gauche, la directe étant un peu casse-gueule car ne permettant pas de correctement s’assurer, le seul point étant hors de portée.

Dépêchons-nous de poser une protection !

La suite est très belle qui utilise les faiblesses de la paroi pour progresser dans un niveau de difficulté acceptable pour nous. Jusqu’à la base du grand gendarme légèrement déversant et qui nécessite un pas athlétique avant de se poursuivre jusqu’à son sommet où mieux vaut ne pas avoir le vertige ! En effet, la jonction avec la suite de l’aventure exige de se hisser sur un bloc avant de se sécuriser avec une sangle. Puis en redescendre avec précaution, le vide étant partout, avant de se rétablir sur la paroi non sans avoir enjambé ce même vide. Autant dire qu’il s’agissait d’être concentré jusqu’au relais suivant ! Les deux dernières longueurs sont exceptionnelles qui passent par une fissure et une cheminée puis continuent directement dans la face avant de déboucher au sommet.

La dernière très belle longueur de l’arête sud du Pilier du Bosc.

Bref, de l’escalade plaisir dans un terrain d’aventure au beau milieu d’un cadre grandiose. Nous sommes redescendus sans trop de difficulté par un ravin qui mène au départ de l’arête sud de l’Aiguille à Marcel (https://bit.ly/3p89Cty) que nous envisagerons la prochaine fois. Car nous reviendrons, les richesses du Caroux méritant plusieurs visites !

Avis aux grimpeurs, la FFME (Fédération française de la montagne et de l’escalade) vient d’éditer un topo qui recense quelques 500 voies d’escalade sur 23 secteurs. De quoi découvrir des grimpes oubliées ainsi que des voies modernes. Il est disponible ici : https://bit.ly/3i377Y3. Vous le trouverez également en vente au parking des gorges d’Héric.

L’imposant Pilier du Bosc et l’Aiguille à Marcel à sa droite.

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