« Sassière » à rien de continuer !
« Sassière » à rien de continuer !

« Sassière » à rien de continuer !

22 juin 2015 / dôme de la Sache depuis le refuge de Turia

Pire encore qu’en 2014 ! La météo ne nous a vraiment pas été favorable en ce printemps 2015 si bien que nous avons dû annuler tous nos créneaux de courses en montagne. Il a fait beaucoup trop chaud, Météo France a même parlé dans l’un de ses bulletins du mois de mai de « situation anormale » en relevant des regels nocturnes ne descendant pas sous les 4000 m ! bulletin météoImpossible dans ces conditions de mener à bien une course à cause d’une neige trop molle même au beau milieu de la nuit, sans même parler des risques de coulées résiduelles et/ou d’orages lors de la descente en journée. Bref, il aura fallu attendre la toute fin juin pour enfin mettre le cap sur Tignes avec dans notre viseur au choix l’aiguille de la Grande Sassière à 3747 m (http://bit.ly/1Nnfhlh) ou la Tsanteleina à 3602 m (http://bit.ly/1Nnfnth), préambule de notre projet phare : la traversée Sache-Pourri (http://bit.ly/1NnfGE8). Partis de Paris le samedi avec de nouveaux blablacaristes, nous voilà donc à Tignes dans l’après-midi et réglons le réveil sur 4h du mat, histoire de gravir l’un des deux premiers sommets le dimanche, puis redescendre pour une sieste et monter au refuge de Turia en fin de journée. La montagne en a une fois de plus décidé autrement. Après un léger problème de réveil, nous voilà en route vers le barrage du Saut. Arrivés à destination, le temps nous semblait tenir mais quelques nuages commençaient néanmoins à pointer en provenance du Beaufortain. L’heure avançant et le fait de ne pas pouvoir atteindre en voiture le lac de la Sassière (une barrière barrait le chemin) qui nous aurait rapproché de la Tsanteleina, nous décidâmes de tenter l’ascension facile de la Grande Sassière. OLYMPUS DIGITAL CAMERALas, après environ 1000m de dénivelé, les quelques nuages s’étaient transformés en épais brouillard, nous empêchant de passer le ressaut rocheux pour atteindre le début de l’arête dorénavant totalement invisible. L’espoir faisant vivre, nous avons attendu quelques dizaines de minutes en compagnie d’un jeune couple très sympa venu également tenter la même aventure que nous. Ils ont abandonné les premiers, et nous n’avons pas tardé à redescendre nous aussi jusqu’à la voiture, et retourner bredouille à Tignes pour la dite sieste en prévision des quelques 800m de dénivelé vers le refuge de Turia. OLYMPUS DIGITAL CAMERARefuge que nous avons atteint bien avant l’heure du repas après une montée agréable dans un décor de rêve, hormis la route bruyante menant à Tignes en contrebas. Le refuge de Turia (http://bit.ly/1NneEIr) est idéalement placé sur un promontoire herbeux avec vue imprenable sur la Grande Sassière (encore elle !) et sur le massif du Mont-Blanc versant italien. Nous allions y passer deux nuits avec comme seule compagnie le fort sympathique gardien adepte du bio et de la décroissance. Une havre de paix au cœur du parc national de la Vanoise, hélas peut-être menacé pour cause de déficit, peu de gens accédant à Turia l’été, a contrario du refuge de la Martin, moins haut et plus accessible aux randonneurs. Le repas du soir fut pris assez tôt puisque le réveil allait ensuite sonner à 2h15 du matin. Le gardien s’était levé pour l’occasion et nous avait préparé un bon petit déj que j’enfournai avec délice. Et nous voilà partis à la lueur de nos frontales sur les coups de 3h à la recherche des ciseaux (2 énormes blocs sensés permettre de nous localiser) puis de la moraine du glacier de la Gurraz et de la Savinaz. Au total environ 4 km de montée enchanteresse dans un univers peuplé de crevasses et de séracs aussi vastes qu’un immeuble. OLYMPUS DIGITAL CAMERADes chef-d’œuvre en péril défilaient sous nos yeux, certains énormes blocs menaçant de de rompre sous l’effet de la chaleur. Nous étions seuls et suivions dans ce désert blanc la trace de précédents alpinistes qui avaient effectué la veille la traversée Sache-Pourri en un temps record. Ce ne fut pas notre cas ! Nous étions même un peu démoralisés car le temps se couvrait de plus en plus d’une part, et nous ressentions la fatigue de la montée à la Grande Sassière ainsi que celle vers le refuge la veille, sans même compter le réveil matinal ! OLYMPUS DIGITAL CAMERA Arrivés au dôme de la Sache, énorme dune de neige, nous avons eu de la chance puisque les nuages se sont tout à coup disloqués laissant apparaître le fil de l’arête du Mont Pourri, presque à portée de main. Hélas, ni Olivier ni moi-même n’avions plus le courage de nous embarquer dans cette longue traversée qui se serait faite, certes, mais dans quelles conditions ? OLYMPUS DIGITAL CAMERA Nous avons préféré rebrousser chemin en nous disant qu’après tout nous avions déjà réalisé une belle course (http://bit.ly/1Nng8Cw) et qu’il ne serait jamais trop tard pour parachever l’inachevé une autre fois ! De retour au refuge à ma mi-journée, le gardien nous a concoctés un repas aux petits oignons pris à la terrasse sous un soleil radieux avec vue sur la Grande Sassière enfin débarrassée de ses nuages.

Un commentaire

  1. C’est toujours un plaisir de lire ton blog. Je ne l’avais pas ouvert depuis longtemps mais je ne pouvais pas imaginer que les jambes vous déménageant et l’air frais de l’altitude n’auraient pas effet sur vos sorties de printemps. Les photos de ton blog sont toujours superbes et ton blog joyeux. A Olivier et toi , je vous souhaite encore de belles sorties cet été bien que la météo franchement n’y mette vraiment pas du sien.

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