Cirque des Evettes, col de la Bessanèse… petit goût d’inachevé
Cirque des Evettes, col de la Bessanèse… petit goût d’inachevé

Cirque des Evettes, col de la Bessanèse… petit goût d’inachevé

31 mai, 1er juin 2014 / Cirque des Evettes, Col de la Bessanèse

Comme l’an dernier, la météo étant capricieuse, il nous a fallu attendre fin mai pour se lancer à nouveau à l’assaut des cimes. Cette première course devait être un  prélude à notre prochaine ascension du Mont-Blanc et pour cela nous avions envisagé le sommet de la Petite Ciamarella (http://goo.gl/EyRPGX) qui culmine à 3534 m en Haute-Maurienne à la frontière italienne. Nous voilà donc partis de Paris avec à notre bord deux passagers de Blablacar, service de covoiturage en ligne pratique, convivial et contribuant à amoindrir les frais. D’ailleurs, nous remonterons une troisième de personne de Lyon à notre retour grâce à ce même service. Arrivés dans la jolie vallée de l’Ecot au-dessus de Bonneval-sur-Arc en Haute-Maurienne, nous avons commencé à grimper en direction du refuge des Evettes situé à 2591 m d’altitude.

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Le temps s’est peu à peu couvert et, après une progression dans les névés et la neige, nous sommes arrivés juste à temps alors qu’il commençait à neiger. Deux randonneurs à ski bâfraient en toute quiétude et nous nous somme joints à eux dans la partie hivernale du refuge mais néanmoins pourvue d’électricité et de chauffage au bois. Ils allaient eux aussi tenter la Petite Ciamarella tôt le lendemain matin. Nous avons mis le réveil à 4h mais en nous réveillant, quelle déception d’apercevoir à travers la fenêtre un temps bouché et neigeux. Du coup, nous nous sommes recouchés une heure et avons laissé partir les skieurs. Puis nous avons décidé de tenter l’ascension à notre tour en chaussant dans un premier temps les raquettes tout en suivant leurs traces. Nous avons ainsi traversé le fabuleux cirque des Evettes, tout de blanc vêtu à cette époque de l’année, ce qui nous a pris une bonne heure, avant d’entamer la première pente où l’on devinait nettement les traces de ski en zigzag.

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Hélas, aux deux-tiers de la montée, nous avons dû faire demi-tour, Olivier estimant que ce serait bien pire par la suite. En effet, la neige n’ayant pas du tout gelé durant la nuit, nos crampons que nous avions enfourchés à mi-pente, ne nous portaient pas, si bien que nous nous enfoncions jusqu’au genou. Impossible dans ces conditions de continuer notre progression. Nous avons donc rebroussé chemin, retraversé ce superbe cirque, avons plié bagage, sommes redescendus à la voiture. Durant la descente, nous avons croisé deux inconscients qui s’évertuaient à accéder au refuge sans aucun matériel de montagne. Ils s’enfonçaient parfois jusqu’à la taille dans des névés pentus, sans qu’ils n’aient apparemment conscience du danger. Il suffisait d’une glissade pour qu’ils versent dans la pente. Après les avoir mis en garde, nous avons continué notre chemin. Pas sûr, après cela, qu’ils aient continué bien loin !

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De retour à la voiture, nous ne savions que faire. Allait-il geler la nuit prochaine ? Devions-nous changer de secteur et remonter vers le Nord du parc de la Vanoise ? Nous sommes finalement redescendus à Termignon et, en discutant avec l’hôtesse d’accueil de La maison de la Vanoise et en regardant la carte mise à notre disposition, il m’est venu l’idée d’aller coucher au refuge d’Avérole, en passant tout près du monstre le Charbonnel (http://goo.gl/tbmFQM) qui culmine à 3752m, pour entreprendre le lendemain matin l’une des quelques courses possibles au départ de ce refuge. Bien nous en a pris ! Cette vallée charmante et préservée est d’une pure beauté ! Remontant doucement les pentes du Charbonnel, elle se termine dans des gorges que le refuge surplombe. Nous avons même pu nous garer non loin de celui-ci afin de l’atteindre en quelques minutes. « Tu es un génie ! », n’arrêtait pas de me dire Olivier, lui qui ne connaissait pas ce secteur. Génie des montagnes peut-être, et encore !

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Le refuge d »hiver était complet mais, heureusement pour nous et malgré ma tendance à l’empathie, un couple a dû plier bagage à cause de leur chien, non accepté à l’intérieur. Leurs lits devinrent nos lits. Après avoir enfilé des pâtes et un chouillat de Bordeaux, nous sommes allés nous coucher pour tenter d’accéder, tôt le lendemain, au col de la Bessanèse à 3238 mètres. Nous voilà donc en route vers 6 heures du matin sous un ciel clément en direction du col. Cette nuit là, il avait bien gelé et nos crampons faisaient magnifiquement leur office dans une neige compacte. Nous avons à nouveau suivi les traces d’un skieur tout en remontant les majestueux dômes en neige jusqu’à la pente finale débouchant sur le col.

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Fabuleux spectacle que ce versant italien peuplé de quelques sommets s’extirpant des nuages couvrant les vallées. Sans avoir pu gravir une montagne cette-fois ci, nous étions néanmoins parvenus à parfaire une course honorable et tout de même assez longue… notre sortie était sauve ! Il aurait suffit de nous lancer à l’assaut de la Petite Ciamarella ce matin là pour parvenir au sommet. Hélas, il faut rester humble et compter avec les caprices de la montagne et de la météo !

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