Virée en Haut du Bréda
Virée en Haut du Bréda

Virée en Haut du Bréda

Mercredi 31 janvier -> Croix du Léat et Pierre du Pin

Jeudi 1ER février -> Rocher Blanc

Vendredi 2 février -> Chalet du Bout

Notre première sortie de l’année nous a menés dans la belle et méconnue vallée du Haut-Bréda située approximativement entre Chambéry et Grenoble. Elle longe les contreforts du massif de Belledonne, et s’avère un véritable paradis pour les randonnées d’été qui ont pour destination des cabanes, lacs et autres trésors cachés que nous offre la nature. En ce début d’année, place à la neige donc, à partir d’environ 1400 m d’altitude seulement.

En effet, les chutes de flocons avaient été abondantes avant de laisser la place à un redoux généralisé qui avait tout fait fondre en deçà des 1300 m. Tant mieux pour nous en quelque sorte puisque le niveau de dangerosité des avalanches était retombé à 1 sur 5 durant cette période. Notre objectif principal consistait à atteindre Rocher Blanc, c’est-à-dire l’un des plus hauts sommets de Belledonne à 2928 m d’altitude. Pour y arriver, nous devions gravir près de 1900 m de dénivelé et parcourir 19 km aller-retour. Chiche !

Avant de partir à la conquête du sommet de Rocher Blanc, nous sommes parvenus au dernier étage du gîte écoresponsable de la Martinette repris depuis peu par deux frères montagnards. Amateurs de bonne bouffe, ils nous ont servi des repas remarquables, dignes de figurer dans le guide Michelin ! La première journée a consisté en un petit décrassage de près de 900 m de dénivelé jusqu’à la croix de Léa, puis, la surplombant, jusqu’à la Pierre du Pin.

N’en ayant pas assez, nous avons poursuivi cette belle crête jusqu’à environ 1950 m d’altitude où nous avons pris un casse-croute avant de redescendre en crampons pour plus de sécurité. L’aller s’était effectué d’abord à pied sous un charmant couvert « sapinesque » avant de poursuivre en raquettes sous un ciel mi-figue mi-raisin. En chemin, nous nous sommes un peu trompés d’itinéraire en ayant voulu suivre des traces qui me semblaient aller dans la bonne direction. Nous nous sommes finalement retrouvés sur une ligne de faîte bien au-dessus du chalet de Léa et de son charmant petit lac à moitié givré. Cela dit, le point de vue était remarquable pour de belles photos.

Debout à 6h la journée suivante qui serait celle de la bavante. Nous avons quitté à pied la Martinette pour nous engager un peu plus haut sur un PR au niveau des Granges de Naime en direction du premier chalet de la Combe Madame (1426 m) au sud-est. Dès le départ, le sentier était verglassé mais restait néanmoins praticable en grosses de montagne, à la condition de faire attention. Un peu plus haut, il longeait d’un peu trop près à nos yeux le ruisseau de la Combe Madame, si bien qu’on a préféré mettre les raquettes et profiter de leur cramponnage idéal dans ce type de terrain.

Parvenus au chalet désert posé dans une clairière pentue, nous avons continué sans nous arrêter vers le refuge de Combe Madame (1780 m) situé bien plus haut hors du couvert des sapins. Refuge à part entière, il permet de passer la nuit au chaud à l’étage tandis qu’un poêle autorise les plus frileux à se réchauffer, à la condition qu’ils aient pensé à emporter du bois dans leurs bagages ! Après une petite halte régénératrice, nous sommes repartis toujours en raquettes, à l’assaut des premiers raidillons. L’un d’eux nous laissait le choix de remonter un petit mur, ou nous engager dans une gorge pentue. Menant la marche, j’ai préféré cet itinéraire plus original, mais aussi peut-être un peu plus dangereux à cause encore une fois du ruisseau qui s’écoulait sous la neige.

La suite de l’itinéraire fut longuette jusqu’à l’embranchement vers le col de la Croix puis, plus loin encore, vers la crête du Pin. Parvenus à environ 2500 m le brouillard nous est subitement tombé dessus. Nous n’y voyions plus rien, jour blanc ! Pas question de faire demi-tour pour autant. Un petit coup d’œil au GPS du smartphone de temps en temps pour être certain d’être dans la bonne direction (un court moment Olivier prenait le chemin du retour, c’est dire s’il est malaisé de se repérer dans un univers de coton même pour un expert haute montagne !). Enfin, vers le col du Buyant, le brouillard a fini par se disperser. Nous y avons rencontré un skieur de randonnée qui redescendait du sommet. Seul, âgé et doté d’une excellente connaissance de la montagne (on le saura plus tard en le recroisant au refuge de Combe Madame), on s’est salué avant de continuer vers les antécimes de Rocher Blanc.

La dernière partie de l’ascension fut longue, très longue… et ventée ! Tel un mirage en plein désert, nous pensions arriver au sommet alors qu’en définitive, celui-ci était encore bien loin. Finalement parvenus au tumulus marquant le point culminant à 2928 m sous un vent à décorner un bœuf, nous sommes restés juste le temps d’admirer le paysage alpin, voire himalayen, qu’il est donné de voir depuis Rocher Blanc.

Le skieur de rando nous avait dit qu’il était possible de basculer vers les lacs des Sept Laux, ce qui aurait constitué une chouette boucle. Le problème était d’arriver à descendre le col de l’Amiante très pentu et certainement verglassé, engagement qui nous paraissait un peu olé olé avec ce vent et sans savoir exactement où passer.

La montagne avait purgé en prévision de notre arrivée 😉

Nous avons donc sagement effectué un demi-tour dans nos traces de montée en profitant à chaque pas de l’environnement de haute montagne redevenu silencieux quelques dizaines de mètres en contrebas, exceptionnel et reposant en même temps. Inutile de préciser que ce retour fut également très long et qu’une halte s’imposait donc au refuge, d’autant que nous avions aperçu une paire de skis à l’extérieur en s’approchant. C’était notre skieur de rando qui s’apprêtait à y passer la nuit avant de repartir le lendemain en direction de l’À-Pic à Badon. Nous sommes restés une petite heure à discuter avec lui. Personnage public connu des environs, participant et organisateur de manifestations culturelles, ayant croisé Narcisse Candau qui a donné son nom à des courses dans les Écrins (dont le pilier Candau à la Gandolière que nous avons gravi l’an passé) l’on a partagé notre passion de la montagne au beau milieu de cet environnement remarquable. Il n’aura finalement pas été seul à dormir dans le refuge cette nuit-là puisqu’en redescendant, nous avons croisé 4 skieurs s’apprêtant à également y faire halte.

Le refuge de Combe Madame

La dernière journée arriva vite avec une question à la clé : devions-nous monter au refuge des Sept Laux ou bien baisser d’un cran nos exigences ? L’accès aux Sept Laux est également très long et comme nous souhaitions repartir le jour même sur Paris sans emprunter d’autoroutes, sachant que nous risquerions de trouver des itinéraires encore barrés par la manifestation des agriculteurs, nous avons préféré revoir notre objectif de départ. Qui fut finalement une sympathique randonnée au-dessus de la commune de Pinsot, une belle boucle en forêt jusqu’à la cabane du Bout. Et donc plutôt que de rouler de nuit, nous avons pris la route dans l’après-midi en compagnie d’une blablacariste qui avait réservé une place en dernière minute. Là encore le retour fut long, mais sans effort cette fois.

La cabane du Bout (du bout !)

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