Pic Blanc du Galibier / Vieux Chaillol / Vacances à la Blache / 3 au 5 mai 2023
Décidément, ce premier semestre 2023 aura été consacré à gravir des sommets raquettes au pied. Après nos incursions en Dévoluy, à Belledonne, dans le Beaufortain et du côté du Taillefer plus tôt dans l’année, Olivier a trouvé deux nouvelles ascensions sympathiques, la première au-dessus du col du Lautaret, et la seconde dans le Champsaur. Le Pic Blanc du Galibier est une belle destination, pas trop ardue avec environ 1000 m de dénivelé. Direction le col susnommé pour nous garer au parking situé juste après le tunnel protégeant la route de l’éventuel trop plein de neige en direction du Monêtier-les-Bains. Puis nous voilà gentiment partis sur un chemin de terre avant de trouver la neige aux alentours des 2300 m d’altitude. Après avoir enfilé nos raquettes, nous avons patiemment remonté une vaste combe où s’écoule le torrent de la Roche Noire.

Pas de souci côté avalanche, les coulées ayant déjà eu lieu, et le risque sur Météo France restant bloqué sur 2 (échelle de 1 à 5). Un peu plus haut, la pente se raidit pour nous mener sur une superbe crête aux alentour des 2800 m d’altitude. Cette sorte de col permet aux skieurs de randonnée en provenance du nord de rejoindre également le Pic Blanc du Galibier par une dernière montée facile. Le point de vue du sommet est remarquable : nous sommes aux premières loges pour découvrir les géants de l’Oisans, de la Barre des Ecrins à gauche au Râteau à droite. Surprise, le sommet, étroit, est envahi de sympathiques septuagénaires skis au pied, et un dernier larron, 80 ans passé, est en train de les rejoindre en remontant la pente finale. Nous nous sommes dit que nous avions donc encore de 15 à 20 ans de pratique montagnarde devant nous ! Nous sommes redescendus par le même chemin avant de réintégrer nos pénates en Valjouffrey, le jour suivant étant consacré au gros morceau de cette sortie : le Vieux Chaillol dans le Champsaur.
En jetant un œil à la carte IGN, l’on se rend bien compte et de la distance (grosso modo 7 km en ligne droite), et de la dénivelée (près de 1 500 m) qu’il va falloir encaisser avant de fouler le sommet formant le point culminant des lieux. Nous partons de bonne heure et allons nous garer au-dessus de la commune de Chaillol 1600 puis démarrons gentiment l’approche à travers un vaste chemin forestier qui, on l’aperçoit plus loin, vient buter sur une gigantesque paroi, le Grand Sellar, donnant elle-même accès au col de la Pisse. Après quelques minutes de marche, nous voilà doublés par 2 ultra-traileurs motivés que nous recroiserons plus tard, eux en descente, nous toujours en montée ! Notre cheminement se poursuit par un adorable sentier à flanc de montagne évitant les difficultés du relief. Il finira par nous mener à ce fameux col, enneigé il va de soi à cette époque de l’année. Et là, une première décision s’impose : soit nous perdons un peu d’altitude en amorçant une descente sur son versant opposé, option confortable pour la marche en raquettes, soit nous longeons la paroi nord-est où des traces de skis de rando sont visibles, option bien moins confortable pour ces mêmes raquettes mais plus rapide. Je tente ma chance sachant que la neige est excellente et pas du tout transformée. Ca passe ! Cela nous aura évité une remontée de plus ! La suite de l’aventure jusqu’au col de Côte-Longue à 2690 m d’altitude n’est pas bien compliquée, hormis un second passage un peu olé olé pour à nouveau éviter de perdre de l’altitude.
Durant notre progression, nous avons recroisé les trailers, et échangé des photos souvenirs. L’un portait des crampons hyper légers s’adaptant à ses chaussures de trail, et le second… pas grand chose, hormis des semelles ad hoc qui ne lui auront pourtant pas évité une chute sans gravité peu de temps avant de nous rencontrer ! Ils nous ont prévenu que la neige de la pente terminale était en bien moins bonne condition que celle que nous avions eu jusqu’ici. Ils n’avaient pas tort… Il nous restait un bon bout de chemin avant le sommet et ces quelques 500 m de dénivelée encore à venir pas données gratuitement ! Après avoir fait d’amples virages ou attaqué directement la face, nous avons fini par arriver à l’antécime. J’avoue avoir eu du mal à gravir la dernière pente, et ai débrayé en mode petite vitesse et grande lenteur. Finalement bien heureux d’être arrivé « at the top » sans âme qui vive (et on le comprend !), nous avons enfin pu apprécier le paysage du Champsaur du haut de ce Vieux Chaillol. Cependant, pas question de flâner sachant que le retour allait être long, très long.
La descente s’effectua néanmoins sans problème en empruntant le fameux style « ramasse » (sur les fesses !). Arrivés aux environs des 2500 m d’altitude sur le plateau menant au col de la Pisse, nous avons soudainement été entouré d’une véritable purée de pois. La visibilité est subitement tombée à 2, 3 mètres avec impossibilité de se rendre compte du relief. Nous avons progressé à tâtons durant de longues minutes avant de passer sous la mer de nuage. Le col fut de nouveau à portée de vue, ouf ! Le reste de la descente ne fut pas bien compliquée et nous nous sommes arrêtés déjeuner devant une cabane d’alpage flambant neuve avant de couper au plus court pour retrouver notre sente de l’aller. Ce Vieux Chaillol fut finalement vaincu par deux vieux compères en environ 8 heures de temps. Et nous ne sommes pas près d’y revenir car d’autres défis nous attendent !
Le lendemain, nous avons passé la journée à sommeiller, heu non, plutôt à gravir une ligne de granit entrecoupée de passages itinérants en forêt, ligne qu’avait repérée Olivier sur un récent topo d’escalade, et qui se situe sur les contreforts de la station de ski de l’Alpe du Grand Serre non loin de Grenoble et La Mure. Cette projection vers les cimes imaginée par des passionnées d’escalade parmi lesquels Pascal Huss (guide de haute montagne) permet de gravir environ 200 m de dénivelé sur une succession de blocs de rochers face à la station. Ouverte récemment, elle n’est pas encore (au moment où nous rédigeons ce post de blog) répertoriée sur CampToCamp et aucune information n’est disponible sur internet. Elle n’en reste pas moins à découvrir car voilà de l’escalade pur plaisir dans un environnement vert et aérien. Cette ascension ludique fut notre cerise sur le gâteau de ce mois de mai 2023, en attendant d’autres aventures !