Sialouze me résiste
Sialouze me résiste

Sialouze me résiste

20 au 22 septembre 2012 / aiguille de de Sialouze

Il aura fallu attendre ma cinquième course en montagne pour que je prenne mon premier but ! Pourtant, je m’étais préparé comme je le fais habituellement, beaucoup de vélo, marche à pied et jogging. Déjà, au départ de Paris, le sac à dos me semblait un peu trop lourd. Après l’arrivée à Grenoble et des soucis de location de voiture, nous voilà partis, Olivier et moi, en direction d’Ailefroide dans les Ecrins que nous atteignons dans l’après-midi.

Le sentier vers le refuge du Pelvoux s’ouvre devant nous. Il nous faudra 3 heures pour gravir les 1200 mètres de dénivelé qui nous séparent de lui, perché sur une belle terrasse à 2700 mètres d’altitude. Une approche dans un premier temps agréable puisque nous remontons le cours d’eau, avant de bifurquer à droite et d’attaquer la pente à travers un chemin en zigzag qui, après avoir contourné un gigantesque surplomb, finit par se terminer brutalement à l’approche du refuge.

Le refuge du Pelvoux.

Le refuge est fermé à cette date de l’année mais le gardien a laissé ouvert une salle à manger et un dortoir (10 couchages). Nous dînons tôt en compagnie de jeunes alpinistes partis faire le Petit Pelvoux. Bref, nous partons nous coucher pour un réveil à 5h00 le lendemain. Au petit matin, sensation de nausée, pas envie d’ingurgiter quoi que ce soit, je me force, cela ne passe pas. Et il faut déjà partir car l’approche est longue, environ 3 heures et le dénivelé d’environ 800 mètres jusqu’à la brèche des aiguilles de Sialouze.

L’approche n’est pas en très bonne condition à cause du retrait du glacier du Pelvoux principalement, et qui nous force à redescendre dans des éboulis puis remonter jusqu’à une brèche qui marque le début de la voie. Partie qui se faisait voilà encore 30 ans entièrement sur glacier, donc avec moins d’efforts. L’accès à la brèche nous contraint à escalader en aval de celle-ci pour nous retrouver au-dessus d’elle. Si bien qu’une désescalade s’avère obligatoire alors que cela passait finalement pas mal juste sous cette dernière. Le vent se met de la partie, un vent violent et froid émergeant d’une cheminée de plusieurs centaines de mètres en contrebas. Olivier s’engage dans la première longueur et je suis péniblement, toujours aussi nauséeux et manquant d’énergie. Je le rejoins, le vent me glace malgré le soleil de septembre et c’est reparti pour une seconde et une troisième longueur qui nous amènent à la base d’un premier gendarme (Bloc rocheux proéminent en montagne (d’apr. Gautrat 1970). Gendarme est (…) devenu un terme générique désignant un obstacle escarpé et repérable (d’apr. Gautrat 1970). Contourner ce dernier veut dire s’engager pour la traversée intégrale des arêtes après l’ascension du sommet à 3576 mètres. Un petit signal dans ma tête me confirme qu’il vaut mieux renoncer cette fois-ci. Après une courte discussion la décision est prise : nous redescendons en rappel.

L’accès au glacier par la bosse de Sialouze.

Rendez-vous est donc donné au printemps 2013 avec en ligne de mire le Mont-Blanc depuis Les Contamines précédé d’une acclimatation avec la traversée du Mont Pourri.

Il nous faudra plusieurs heures pour revenir au refuge que nous atteindrons dans l’après-midi alors que la météo est en train de tourner. Si nous nous étions engagés dans la voie, nous aurions certainement dû bivouaquer et recevoir un paquet de pluie au petit matin. Nous sommes repartis sur de nouveaux projets en privilégiant une acclimatation sur plusieurs jours comprenant un premier sommet puis du repos et enfin la course proprement dite.

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